Une publication scientifique a dévoilé en 2023 l’étude de l’impact environnemental de l’alimentation à travers les relevés alimentaires de 55 504 personnes vivant au Royaume Uni, en veillant à prendre en compte les variations des modes de production et de provenance de la nourriture.
Dans les grandes lignes, il en ressort que pour tous les indicateurs environnementaux étudiés, il existe une association positive avec les quantités de produits animaux consommés.
Autrement dit, malgré les variations concernant les lieux et modes de production des aliments, il apparaît très clairement que plus l’on consomme de produits d’origine animale, plus cela impacte négativement notre environnement.
Cela transparaît notamment dans l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre, qui augmentent nettement au fur et à mesure qu’augmente la part des produits d’origine animale consommés. Cela tient notamment à la fermentation entérique des ruminants, mais aussi à l’utilisation des fertilisants nécessaires pour produire nos aliments et ceux des animaux exploités.
Cela transparait également dans la consommation d’eau nécessaire pour produire la nourriture, qui augmente au fur et à mesure qu’augmente la part des produits d’origine animale consommés. Et c’est bien logique, puisque cela inclut notamment l’eau nécessaire pour irriguer les cultures (celles directement consommées par les humain·es + celles consommées par les animaux exploités), mais aussi l’eau nécessaire pour l’élevage et pour l’aquaculture.
On observe la même logique avec l’utilisation des sols : plus la part des produits d’origine animale augmente, plus l’utilisation des sols est importante. Je rappelle à ce sujet que la moitié des terres habitables sur la planète est utilisée pour l’agriculture, et que sur ces terres agricoles, 67% sont des pâturages et seuls 33% sont réservés à la culture (dont une bonne partie est cultivée pour nourrir les animaux exploités).
On remarque également que plus la part des produits d’origine animale consommés augmente, plus l’alimentation est impliquée dans le phénomène d’eutrophisation, c’est à dire le déséquilibre des océans, mers et cours d’eau par des polluants riches en nutriments, comme les fertilisants et les eaux usées. La prolifération des algues et l’acidification dues à ce déséquilibre conduisent à l’asphyxie des écosystèmes aquatiques.
La part de produits d’origine animale dans l’alimentation se répercute aussi sur l’évaluation de l’impact de l’alimentation sur la biodiversité. Cela tient principalement à la diminution de la biodiversité causée par la déforestation nécessaire pour installer des pâturages ou pour faire pousser la nourriture des animaux exploités. A ce sujet, je me permets de rappeler que 94 % de la biomasse des mammifères (à l’exclusion des humains) est constituée d’animaux d’élevage.
Du coup, est-ce qu’être végétarien c’est meilleur pour l’environnement ? Absolument ! Et c’est encore meilleur d’adopter une alimentation végétalienne, qui, en plus d’avoir un impact environnemental moindre est plus éthique.
Végétaliser son alimentation est un geste qui a bien plus d’impact que de choisir de manger local, bio ou de de lutter contre le gaspillage alimentaire. Végétaliser ses repas devrait donc être l’écogeste à adopter en priorité !
L’étude mentionnée dans cet article est la suivante : Scarborough, P., Clark, M., Cobiac, L. et al. Vegans, vegetarians, fish-eaters and meat-eaters in the UK show discrepant environmental impacts. Nat Food 4, 565–574 (2023). https://doi.org/10.1038/s43016-023-00795-w