Anecdotes de naturopathe

J’avais envie de partager avec vous quelques anecdotes tirées de ma pratique de la naturopathie. L’idée n’est pas de vous faire rire ou de se moquer de qui que ce soit, mais plutôt d’illustrer les propos que je tiens sur ce blog. Parce qu’en 4 ans , il m’en est arrivé des choses…

J’ai notamment pas mal d’anecdotes qui permettent d’illustrer l’éloignement de la médecine et l’influence des discours anti-médicament que l’on entend souvent dans le milieu des pseudo-médecines.

Le premier exemple est particulièrement triste… Il s’agit d’un consultant que j’ai reçu à de nombreuses reprises et qui était veuf. Il était veuf parce que, sur le conseil d’une naturopathe, sa femme avait refusé le traitement contre son cancer du sein. Et plus triste encore, ce consultant avait de très grandes difficultés à faire son deuil, car il se sentait coupable de ne pas avoir fait assez de purges ou de ne pas avoir manger assez cru pour la sauver… Cette odieuse culpabilité découle inévitablement de la vision causaliste de la santé défendue en naturopathie, c’est à dire de l’idée selon laquelle si l’on est malade, c’est parce que l’on s’est éloigné-e des lois naturelles ou lois divines. Je vous renvoie à ma vidéo au sujet du causalisme si ça vous intéresse de creuser le sujet !

Autre anecdote, plus légère cette fois-ci. Un jour, une personne m’a appelé-e pour prendre rendez-vous. Mais au préalable, elle m’a demandé si en cours de consultation je lui recommanderai d’aller voir un médecin, parce qu’il était hors de question pour elle d’en voir un. Quand je lui ai répondu que si elle avait besoin d’un diagnostic ou de bilans biologiques, immanquablement je lui conseillerai de voir un médecin, elle a préféré ne pas prendre rendez-vous.

Une autre fois, j’ai eu pour consultant une personne particulièrement adepte de la naturopathie, qui refusait de voir quelque professionnel de santé que ce soit, et qui refusait même de voir un ostéopathe, parce qu’il était persuadé que sa guérison ne viendrait que de lui-même, parce qu’il était censé avoir en lui toutes les ressources pour guérir seul. Bon par contre, ça ne le dérangeait pas de consulter toustes les naturopathes qu’il croisait et de consommer des compléments alimentaires à outrance…

Je me souviens, un autre jour, d’avoir reçu en consultation une personne qui cherchait des solutions lui permettant d’éviter une intervention chirurgicale pour des lésions cancéreuses au col de l’utérus. Fort heureusement, j’ai réussi à la convaincre de la pertinence de cette intervention, mais ça m’a demandé pas mal de temps et de tact…

Une autre situation que j’ai rencontré régulièrement, c’était de recevoir des personnes qui venaient me voir en demandant à être accompagnées dans le sevrage de leurs antidépresseurs, sans avoir pris au préalable l’avis de leur médecin…

J’ai aussi le souvenir d’avoir reçu un couple qui, au changement de composition du Levothyrox, plutôt que de demander à leur médecin de passer sur un autre traitement à base d’hormones thyroïdiennes, avait tout simplement arrêté de prendre leur traitement, pour prendre à la place un mélange d’huiles essentielles. Alors, ça paraîtra peut-être inutile à certain-e-s de le rappeler, mais les huiles essentielles ne peuvent pas être un substitut aux hormones thyroïdiennes, c’est très dangereux de faire ça !

Dernière anecdote pour illustrer les dégâts des discours anti-médecine et anti-médicaments : un jour j’ai reçu une personne qui a été très mécontente de mon accompagnement, parce que ce qu’elle voulait c’était des plantes pour remplacer ses médicaments antidiabétiques oraux. Bien évidemment, de telles plantes n’existent pas et elle a été très déçue car elle voulait absolument arrêter ses traitements.

J’ajouterai deux anecdotes de réflexologie plantaire pour illustrer « post hoc ergo propter hoc », ce paralogisme qui consiste à prétendre que si un événement en suit un autre, alors le premier doit être la cause du second. Cela consiste à confondre le simple rapport de succession avec le rapport de cause à effet.

Je me souviens d’avoir reçu en séance de réflexologie plantaire une personne en pré-ménopause, qui n’avait pas eu ses règles depuis plusieurs mois. Deux jours après une des séances, elle a eu ses règles et a été persuadée que c’était la conséquence de la séance que nous avions faite. Impossible de lui faire accepter l’idée que je n’y étais pour rien dans la survenue de ses menstruations. A partir de ce jour, nous avons continué les séances, mais, à sa demande, en évitant la stimulation des zones des pieds censées correspondre à l’appareil génital et au système hormonal.

Une autre fois, ce sont des acouphènes qui se sont déclenchés pendant une séance de réflexologie plantaire, chez une personne qui en avait déjà de temps en temps. Nous avons été persuadées que les acouphènes étaient la conséquence de la stimulation de la zone censée correspondre aux oreilles. Nous avons donc évité cette zone pour les séances suivantes…

D’ailleurs, si le sujet de la réflexologie plantaire vous intéresse, je vous renvoie à ma vidéo à ce sujet.

Voilà donc pour les quelques anecdotes que je voulais partager avec vous aujourd’hui.