A l’inverse des naturopathes, coachs en nutrition, nutrithérapeuthes, micronutritionnistes etc…, les diététicien·nes sont des professionnel·les de santé. Là où il suffit d’un peu de bagou pour exercer comme coach/naturopathe/nutrithérapeuthe/micronutritionniste (bagou parfois additionné d’une formation exagérément couteuse, mais sans fondement sérieux), nous autres – diététicien·nes – exerçons après avoir validé un diplôme d’État, suite à une période de formation théorique et pratique au cours de laquelle nous avons reçu des enseignements scientifiquement éprouvés concernant la prise en charge diététique de personnes de tout âge (nourrissons, enfants, ado, adultes, personnes enceintes ou allaitantes, personnes âgées), bien portantes ou malades.
Nous sommes des professionnel·les de santé inscrit·es au RPPS et qualifié·es pour formuler des recommandations diététiques individualisées, que ce soit pour prévenir l’apparition de problèmes de santé ou pour accompagner nos patient·es dans leur démarche thérapeutique, dans un travail coordonné avec les autres professionnel·les de santé qui les prennent en charge (médecins libéraux ou hospitaliers, généralistes ou spécialistes, infirmier·es, kinésithérapeutes, maïeuticien·nes…).
L’exercice de notre profession est soumis à la détention de diplômes spécifiques. En effet, afin de protéger les patient·es des pratiques et recommandations dangereuses formulées par des personnes incompétentes en la matière (malgré leurs bonnes intentions et promesses extraordinaires), exercer la diététique sans détenir de tels diplômes expose au risque d’être poursuivi·e pour exercice illégal de la diététique (cf. articles L4371-1 à L4372-2 du code de la santé publique).
Mes collègues diététicien·nes et moi-même devons malheureusement trop souvent gérer en consultation les dégâts occasionnés sur nos patient·es (parfois enfants) qui ont suivi les conseils de pseudo-thérapeutes bien intentionné·es, plein·es d’assurance et aux promesses miraculeuses : dénutrition protéino-énergétique, carences diverses en conséquence de restrictions alimentaires nombreuses et injustifiées et de déséquilibres nutritionnels majeurs, troubles digestifs invalidants, effets secondaires de compléments alimentaires inutiles (parfois sévères), orthorexie (menant ironiquement à des alimentations particulièrement déséquilibrées), troubles des conduites alimentaires, rejet des traitements médicamenteux, méfiance exacerbée envers le corps médical et autres pro de santé, refus de soins/chirurgies, conséquences financières majeures en lien avec des conseils inutiles et coûteux etc… Bref, le genre de choses dont on peut se passer !
Alors, bien qu’il y a ait encore beaucoup de critiques légitimes à formuler envers notre profession et notre système de santé (formation insuffisante, absence de prise en charge par la sécurité sociale, inégalités d’accès aux soins…), et les personnes qui l’exercent (porosité avec des pratiques non éprouvées, pratiques sexistes, grossophobes, racistes, classistes….), ça reste toujours un meilleur choix de se diriger vers un·e diététicien·ne que vers un·e pseudo-thérapeuthe sympathique dont les conseils risquent d’occasionner plus de dégâts que de bien…