Comment je suis devenue antivax

Si vous êtes opposé.e à la vaccination ou avez des doutes importants à ce sujet, c’est surtout pour vous que je rédige ce contenu. Et je serais très heureuse que vous preniez quelques minutes pour en prendre connaissance entièrement avant d’en faire éventuellement la critique. Si vous connaissez des personnes opposées à la vaccination, j’espère que ce témoignage pourra vous permettre de mieux comprendre comment pensent les personnes opposées à la vaccination, pourquoi elles ont ces convictions et comment il est possible de porter ensemble un regard plus éclairé sur la vaccination.


S’il vous est plus agréable d’écouter ou de regarder une vidéo plutôt que de lire cet article, retrouvez son contenu en ligne sur l’une de mes chaînes :


Je voudrais vous parler des vaccins. Pas en vous expliquant le fonctionnement des vaccins, leur utilité, leurs risques etc etc. Je voudrais plutôt apporter mon témoignage, vous faire part de mon cheminement sur ce sujet.

Comme la plupart des personnes qui ont grandi en France, j’ai été vaccinée étant enfant. Mes parents et le médecin de famille se sont assuré.e.s du respect du calendrier vaccinal et tout était à jour. Puis à l’âge adulte, tout ça est largement passé au second plan. Je n’y ai plus pensé et aucun des médecins généralistes que j’ai consulté ne s’est jamais vraiment inquiété de savoir si j’étais à jour de mes vaccinations.

C’est quand je suis rentrée en formation de naturopathie que le sujet est revenu sur le devant de la scène. Et c’était pas en sa faveur… Si tout le monde était bien au courant du fonctionnement des vaccins, Louis Pasteur était largement décrié et Antoine Béchamp presque glorifié. Béchamp qui affirmait selon son hypothèse des microzymas que les bactéries et virus n’étaient que des cellules initialement saines et non pathogènes qui se seraient transformées. C’est cette hypothèse qui vaudra d’ailleurs à Claude Bernard la célèbre citation « Le microbe n’est rien, c’est le terrain qui est tout. ».

Dans cette logique en effet, être confronté.e à des microbes extérieurs ne présente aucun risque, puisque si le terrain est équilibré, les cellules saines ne permettront pas au microbe de s’implanter. Par « terrain équilibré » il faut comprendre un organisme qui respecte rigoureusement une hygiène de vie et une alimentation saine.

Si ces hypothèses et travaux sont présentés comme rigoureusement scientifiques, ils sont pourtant la risée du monde médical. Mais même ce constat sert à appuyer leur validité au sein de pratiques naturopathiques et autres alternatives pseudo-scientifiques. On est là dans une vision extrêmement binaire et simpliste de la santé, avec d’une part des personnes bien intentionnées qui promeuvent la possibilité de vivre en pleine santé sans avoir besoin de la science moderne et de la médecine, et d’autre part les méchantes entreprises capitalistes qui vendent des médicaments toxiques pour nous rendre malade et nous en vendre encore plus.

Forcément, quand on est dans des réseaux enfermés dans cette binarité éloignée de la réalité, on finit par avoir des doutes sur la vaccination, et c’était mon cas. D’autant plus si l’on ajoute les références à des travaux faisant le lien entre certains vaccins et des effets secondaires majeurs. Je pense notamment à cette fameuse étude du Dr Andrew Wakefield dont certaines personnes affirment qu’elle prouve le lien entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) et l’autisme. Le fait que cette étude soit la seule à évoquer ce lien ne suffit pas à la discréditer aux yeux des personnes qui ont déjà des doutes sur la vaccination. Pas plus que le retrait de cette étude du journal qui l’avait publiée, ni la radiation de ce médecin en raison de la malhonnêteté flagrante de ses travaux. Tout cela contribue en fait à alimenter l’idée qu’il est un lanceur d’alerte persécuté par Big Pharma. Et c’est d’ailleurs le discours qu’il tient lui-même.

Bref, on est très facilement amené.e.s à douter de la vaccination, et dans ce contexte binaire « gentille nature » versus « méchant médicament », absolument n’importe quel élément à charge ou à décharge est interprété comme alimentant l’idée d’un complot vaccinal.

J’ai croisé un jour dans un contexte associatif, une étudiante en médecine qui me soutenait que les travaux sur le lien entre vaccination et autisme n’étaient pas pertinents. C’est le seul souvenir que j’ai d’avoir été mise face à un discours contradictoire aux enseignements que j’ai reçus en formation de naturopathie. Et de mémoire, je crois que cette personne m’avait même adressé par mail des études validant ses propos. Mais je n’y ai accordé aucun crédit à l’époque.

Il faut dire que je n’avais alors aucune notion de rigueur scientifique, donc pas conscience de l’existence de différents niveaux de preuve. Pour moi, toutes les études scientifiques se valaient, et la parole des personnes qualifiées d’expertes surpassait celles des autres, indépendamment de la qualité de leur propos. Et puis, il faut bien l’admettre, je ne cherchais pas à remettre en cause le confort de mes croyances bien enchevêtrées les unes avec les autres. Parce que remettre en cause ce sujet, c’était finalement remettre en cause les fondements de mes autres croyances.

Je pense qu’à cette période, si on avait pris le temps de m’expliquer les niveaux de preuve et de m’accompagner pour réaliser des recherches sérieuses au sujet de la vaccination, j’aurais été à même de réaliser que mes croyances étaient erronées. Mais peu de personnes pensent à aborder les niveaux de preuve avant de rentrer dans le vif du sujet. Et c’est bien dommage, parce que, sans ça, on ne peut pas échanger de manière rationnelle.

Sur les niveaux de preuve, je vous renvoie par exemple à la courte vidéo généraliste de Defakator, à celle de Médifact, qui est plus spécifique aux études médicales, et à la fiche de synthèse de Florence Dellerie (lien en dessous de l’article).

Par chance, à cette période, je n’étais pas assez assurée dans mes doutes pour les transmettre à mes consultants et consultantes. Je ne me suis jamais permise de les encourager à ne pas faire vacciner leurs enfants. Je me suis contentée de les écouter dans leurs positions sur ce sujet, sans jamais les conforter dans leur choix, ni les contredire. Ce qui en soit, et je l’ai réalisé avec du recul, était déjà problématique.

C’est au printemps dernier que les choses ont commencé à se bousculer pour moi. Sur tous les plans en fait, donc y compris sur la vaccination. Je m’étais vivement écorché les bras en taillant des ronces, et ça m’a rappelé que la dernière vaccination contre le tétanos que j’avais eue datait de 16 ans. J’ai fait rechercher les anticorps contre le tétanos dans mon sang, et dans le même temps j’ai recherché quelques infos sur le tétanos. Parce qu’en réalité, je ne savais pas bien ce que c’était, ni pourquoi je le craignais. Bon, sans surprise, après 16 années, mon système immunitaire n’était plus du tout à jour, et j’ai trouvé qu’il serait vraiment idiot de mourir si jeune dans d’atroces souffrances d’une maladie extrêmement mortelle, juste pour avoir taillé des ronces…

C’est donc égoïstement que j’ai demandé à mon médecin de me vacciner contre le tétanos. Et il m’a fait une ordonnance pour un vaccin quadrivalent, c’est à dire qu’il concernait à la fois la diphtérie, le tétanos, la polyomiélite et la coqueluche. Bon, j’étais convaincue de l’intérêt de me faire vacciner contre le tétanos, donc de toute façon je ne comptais pas pinailler pour le reste. Mais ça m’a quand même donné envie de rechercher quelques infos sur les autres maladies concernées par la vaccination. Je vous mets d’ailleurs en lien en dessous de l’article une vidéo de Primum Non Nocere qui compile tout ça de manière très claire. Et je vous préviens, en connaissance de cause, vous n’aurez pas envie de prendre le risque de contracter ou de transmettre aucune des 11 maladies détaillées dans cette vidéo.

Ces connaissances nouvellement acquises sur les maladies vaccinales m’ont fait réaliser à quel point il était étrange d’être affirmé.e dans une posture contre la vaccination sans même connaître les maladies concernées. Mais ce qui m’a permis de finalement réviser mon jugement en profondeur, c’est d’accepter de remettre en cause mes croyances en me confrontant aux discours de personnes bienveillantes dont j’avais la certitude qu’elles étaient rigoureuses dans leur démarche. Notamment au regard des niveaux de preuve que j’ai évoqué un peu plus tôt. Je pense par exemple à l’excellente vidéo de Defakator, qui en moins d’une heure balaye de très nombreux aspects de la vaccination, sans jamais émettre de jugement, toujours avec beaucoup de rigueur et de bienveillance, et parfois même avec humour. Je vous la met bien évidemment en lien en dessous de l’article.

C’est ainsi que je suis aujourd’hui je suis en mesure de comprendre l’importance et la nécessité de la vaccination. Et c’est la raison pour laquelle je souhaitais contribuer en témoignant sur mon cheminement.

Si vous êtes opposé.e à la vaccination ou avez des doutes importants à ce sujet, déjà, merci de m’avoir lue jusqu’ici. Si vous êtes arrivé.e à ce stade de la vidéo, c’est peut-être parce que vous n’êtes pas assuré.e de douter pour les bonnes raisons. Si c’est le cas, je vous propose de prendre le temps de visionner les deux premières vidéos que je mets en lien ci-dessous avant de formuler un avis à ce sujet.

RESSOURCES POUR ALLER PLUS LOIN :

« On veut nous piquer nos enfants » – Defakator (vidéo 59 minutes) : https://www.youtube.com/watch?v=y_Is5iNwGpA

« De quoi nous protègent les vaccins obligatoires? » – Primum Non Nocere (vidéo de 55 minutes) : https://www.youtube.com/watch?v=1CifyVPCZ10

Sur les niveaux de preuve :

– Vidéo généraliste – Defakator (4 minutes 30) : https://www.youtube.com/watch?v=pfu6hAiBWxc

– Vidéo sur les études médicales – Medifact (6minutes) : https://www.youtube.com/watch?v=aVXjB2pR_tk

– Fiche de synthèse généraliste – Florence Dellerie : https://questionsanimalistes.com/les-niveaux-de-preuve/