Viande VS alternatives végétales

Dans une étude toute récente, des chercheureuses se sont intéressé·es de près au profil nutritionnel des alternatives végétales à la viande commercialisées en Belgique, c’est à dire aux substituts végétaux aux steaks, au bacon, à la viande hachée, aux saucisses, aux nuggets etc.

Iels ont analysé la composition de TOUTES ces alternatives végétales commercialisées dans les supermarchés belges en 2022, et ont fait des comparaisons avec leurs équivalents carnés.

Pour ce qui concerne les protéines, les apports de la plupart des alternatives végétales ont été jugés adéquats, car beaucoup sont composées à partir d’une source concentrée en protéines, comme des protéines de soja, de blé ou de pois. Les apports en protéines des alternatives végétales composées à partir de légumes secs non transformés étaient par contre moins intéressants, car si les légumes secs ont de nombreux bénéfices en termes de santé, leur teneur en protéines est moindre que celle de sources concentrées.

Les alternatives végétales présentaient des apports en acides gras saturés peu élevés du fait qu’elles étaient souvent composées avec des huiles riches en acides gras insaturés comme l’huile de tournesol ou de colza, et plus rarement seulement à partir d’huile de coco ou de palme.

Beaucoup des alternatives végétales à la viande étudiées contenaient légèrement moins de protéines que les aliments carnés, mais leur teneur en fibres était plus importante et leurs apports en acides gras saturés étaient souvent moindre. Ce constat est plutôt en faveur des alternatives végétales dans le sens où dans la population belge, les apports en protéines sont globalement adéquats mais les apports en fibres sont en dessous des recommandations.

Pour ce qui concerne le sel, les apports étaient plus élevés dans plusieurs catégories d’alternatives végétales étudiées, en comparaison avec les aliments carnés. Mais les auteurices de l’étude pointent du doigt que la plupart des consommateurices ajoutent du sel en cuisinant les aliments carnés, mais pas nécessairement en consommant des alternatives végétales prêtes à l’emploi.

A noter également que les alternatives végétales contenaient globalement moins de fer et de vitamine B12 que leurs équivalents carnés. Les auteurices déplorent par contre l’absence de données concernant la teneur en calcium et la mention de l’utilisation (ou pas) de sel iodé dans ces alternatives végétales, car ces nutriments (calcium et iode) sont importants à prendre en compte dans un contexte de végétalisation de son alimentation.

Les auteurices rappellent que nous ne savons pas encore précisément évaluer les effets sur la santé des alternatives végétales prêtes à l’emploi en comparaison avec les aliments carnés, et que la consommation de sources végétales de protéines peu ou pas transformées telles que les légumes secs, le tofu, tempeh et seitan est recommandable en raison de bénéfices avérés sur la santé. Notamment les effets des légumes secs sur la prévention de certains cancers, du diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires, mais aussi sur la santé digestive et la prévention de l’obésité.

Les auteurices indiquent également que les alternatives végétales à la viande peuvent présenter plusieurs avantages en comparaison avec la viande, notamment les viandes rouges et transformées, qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et de certains cancers. Tout en rappelant que la viande reste une source intéressante de fer hautement assimilable de vitamine B12.

Concernant l’impact environnemental, les auteurices rappellent que les alternatives végétales présentent des effets positifs particulièrement marqués, puisque même en comparant les produits d’origine animale ayant le moins d’impact avec les alternatives végétales les plus transformées, le choix végétal reste de très loin le plus favorable.

Les auteurices concluent en évoquant l’intérêt de varier les alternatives végétales à la viande en raison de leurs profils nutritionnels très divers, surtout si l’on en consomme dans le cadre d’une alimentation à dominante végétale. Et si vous voulez plus de conseils sur le choix des substituts de viande, je vous renvoie à mon article à ce sujet !


L’étude mentionnée ici est la suivante :

Mertens E, Deriemaeker P, Van Beneden K. Analysis of the Nutritional Composition of Ready-to-Use Meat Alternatives in Belgium. Nutrients. 2024 May 27;16(11):1648. doi: 10.3390/nu16111648.